Du 26 au 30 septembre, l’Ambassadeur Claire Pierangelo a conduit une délégation en visite aux Comores et a accordé une interview exclusive à Abasse Moindjie, rédacteur en chef de la Télévision Nationale ORTC. Vous trouverez ci-dessous la transcription de son interview.

Journaliste ORTC : Les Etats-Unis sont les plus grands démocratie du monde et vous avez dit que vous vouliez des élections libres, démocratiques et transparentes, comme nous aussi, nous les souhaitons. Vous avez mentionné un bon travail fait par la CENI, alors ce que je veux savoir, comment les Etats-Unis vont s’y impliquer ? Quels seront les actions concrètes des Etats-Unis pour qu’on parviennent à ces élections libres et démocratiques en accompagnant la CENI. Comment vous allez accompagner la CENI pour que ce bon travail continue jusqu’aux résultats finaux.
Ambassadrice Pierangelo : Le commentaire sur la CENI était un compliment sur le fait qu’ils ont publié la liste des électeurs et ont avancé de manière transparente. C’est un bon premier pas. Là où nous pouvons aider de manière concrète et ce que nous savons faire, et nous l’avons fait partout dans le monde, c’est l’éducation civique […] Vous avez un très grand pourcentage de jeunes qui vont voter pour la première fois durant cette élection. Lors des discussions qui ont eu lieu l’année dernière, l’une des questions soulevées par les sociétés civiles, les politiciens et les universitaires est que ces jeunes n’ont reçu aucune éducation sur ce qu’est ou devrait être une élection et sur l’importance de la participation de tous, jeunes, femmes, personnes handicapées, tout le monde. C’est donc en travaillant avec les organisations locales que nous allons nous concentrer. Mais nous discuterons avec le gouvernement et la CENI des autres mesures que nous pourrions être amenés à prendre.
Journaliste ORTC : Vous avez évoqué que vous allez rencontrer le gouvernement, les sociétés civiles, … pas mal d’acteurs en ce qui concerne le processus électorale. Est-ce que vous allez rencontrer l’opposition ? Si oui, quelle sera votre demande à leurs encontre ?

Ambassadrice Pierangelo : Nous avons donc déjà rencontré d’autres dirigeants de partis politiques et demain, je rencontrerai d’autres dirigeants de partis politiques. Mais mon équipe a régulièrement rencontré les hommes politiques de l’opposition. Et je pense que ce qui est important, c’est que tous les partis politiques, tous les dirigeants politiques, aient la possibilité de s’exprimer librement et ouvertement, de manière libre et transparente, et c’est au gouvernement de le faire. Du côté des partis politiques, l’important est qu’ils respectent la démocratie, qu’ils respectent le résultat et qu’ils promeuvent la paix et la participation pendant les élections.
Journaliste ORTC : Vous en tant que représentant du gouvernement American aux Comores, quelle est votre position par rapport ou l’on en est actuellement parce qu’il y des membres de l’opposition qui croient que tout est bafoue, qu’il n’y a rien de positif. Il a certains qui dissent qu’il y les entités tripartite, il n’y a pas que la CENI, il y a aussi d’autres instances qui sont acteurs du processus électoral alors certains membres de l’opposition et la plupart dissent que tout est bafoué qu’il n’y pas d’élection, qu’on va saccager, on va boycotter en prétendant que rien n’est fait jusqu’à aujourd’hui alors vous en tant que représentant du gouvernement américain, quelle est votre position par rapport à cela ?
Ambassadrice Pierangelo : Je pense, comme je viens de le dire, que tous les acteurs politiques doivent participer et discuter ouvertement. Déclarer les élections comme faites six mois à l’avance n’aide pas le processus. C’est une situation où les politiciens doivent penser à ce qui est bon pour le pays et non à ce qui est bon pour eux personnellement.
Journaliste ORTC : Vous avez parlé d’une maladie des bananes et de solutions. Mais moi, je me demande, au lieu de s’attaquer à la maladie elle-même, pourquoi ne pas appuyer le laboratoire comorien ERAP pour qu’il puisse aider les gens pas seulement pour la maladie actuelle mais aussi pour les autres maladies.

Ambassadrice Pierangelo : C’est une excellente suggestion et il se peut qu’à l’avenir, lorsque nous développerons notre coopération, nous envisagions cette possibilité, que ce soit nous, les Nations Unies ou l’un des autres partenaires. La première chose à faire est de travailler au développement d’une agriculture durable, puis d’ajouter tous les autres éléments nécessaires. L’important, c’est qu’il y a déjà tant de choses que les agriculteurs peuvent faire, et que d’autres peuvent faire avec un peu d’éducation et un peu de technologie.
Journaliste ORTC : Le gouvernent américain et le gouvernement comorien ont signé une convention sur une société de pêche qui est à côté de nous l’ORTC mais jusqu’à aujourd’hui, il n’y a rien de concret. Avez-vous des informations par rapport à cela ?
Ambassadrice Pierangelo : Il s’agit d’un investissement américain réalisé par une entreprise américaine. Il ne s’agit pas d’un investissement du gouvernement américain. Nous espérons pouvoir soutenir cet investissement, et pour l’instant, la discussion se fait entre les entités privées.

Journaliste ORTC : Pour finir, permettez-moi de demander une chose sur les étudiants. Ce n’est pas facile de faire des études aux Etats-Unis, comment allez-vous booster les étudiants comoriens pour venir faire des études aux Etats-Unis et est-ce que vous avez déjà une idée sur la catégorie d’études que les étudiants vont suivre ou est-ce que vous allez laisser le choix aux étudiants eux-mêmes ou au gouvernement comorien ?
Ambassadrice Pierangelo : Je pense que la première étape est d’aider les élèves à apprendre l’anglais et à connaître les opportunités qui s’offrent à eux ainsi que la raison d’être de l’American Corner. C’est la première étape, aider les étudiants à acquérir les compétences dont ils ont besoin pour postuler et réussir. J’aimerais que les étudiants comoriens étudient dans des domaines qui peuvent contribuer directement au développement de ce pays, qu’il s’agisse de l’éducation, de la santé, de l’agriculture ou des ressources maritimes. Ce sont tous des secteurs dans lesquels les Comores ont beaucoup d’opportunités et de possibilités si nous avons des étudiants formés.